mardi 1 septembre 2009

La journée des ouragans

Gagnantes, il y a eu.
Finalement, ce duel Cannonballs - Venus Speculum a connu une issue quantifiable, après le match nul de l'an dernier qui avait horrifié les spectateurs présents.

Mais avant tout et pour créer du faux suspense, parlons de la finale consolation...

La météo avait encore décidé de nous faire chier un brin en cette belle fin de semaine de balle, alors que des restants de Bill l'ouragan ou je ne sais quelle tempête tropicale louche sont venus s'abattre sur Montréal, après une semaine de soleil radieux et de retour aux chaussettes vu le fond de l'air frais. Les hautes instances de la ligue s'étaient mises d'accord pour reporter la finale au dimanche, vues ces prévisions douteuses.
Grand bien leur en fit (si ça se dit), puisque la journée de dimanche, bien que variable, fut au moins assez stable pour tenir les deux matchs de finale. En plus, si notre meilleur ami Jacques Auger de baseball Montréal est en effet venu surveiller si on utilisait notre terrain tel qu'il nous l'avait menacé de sa voix tendre par téléphone, il a bien pu voir, grâce au BBQ en place, au système de son qui crachait Electric Avenue et aux spectateurs présents qu'on jouait bel et bien à la balle cette journée-là...

C'est à 13h que se sont élancées les deux équipes déçues des demi-finales, les Boules à mites et les Cherry Killers. Chacune des équipes avait une défaite à se faire pardonner et elles tentaient bien de régler ça en leur faveur, mais toujours dans la bonne humeur.

Les boules à mites ont commencé sur les chapeaux de roues, sans doute encore sur le high de leur quasi-victoire sur les Cannonballs le mardi précédent. Même sans l'aide d'Isabel Rancier (qu'on m'a reproché de nommer trop souvent, mais c'est devenu comme naturel...), barrée du dos, mais grâce à ses nouveaux gros canons Rosalie Julien et Catherine Leduc (qui, selon des sources anonymes, coure les bras par en arrière) pour ne nommer que celles-là, les filles en jaune avaient sans aucune doute décidé de finir l'année en gagnantes.
Malheureusement pour elles, il semble que les Cherry avaient exactement la même stratégie, puisque en mi-parcours, les filles à la tête de mort ont pris le taureau par les cornes pour remonter la pente.
Ce sont finalement les Cherry qui ont remporté la consolation, en l'absence de leur capitaine, qui devait encore être en train de compiler des stats assise derrière un stand dans la capitale nationale.
Avec une autre défaite par un seul point, les BAM auront définitivement quelque chose à venger l'an prochain pour la saison 4 de la LEJ.

15h: les finalistes s'approchent du terrain.
15h01: la pluie se met à tomber, mouillant du même coup les hot-dogs et les veggie dogs d'Éli Bissonnette grillant sur le Porta-chef.
Les deux équipes finalistes se regardent, incrédules, se demandant si la finale ne sera pas encore une fois match nul, cette fois, 0 à 0.

Finalement, l'ouragan Bill devenu averse (on est bien peu de choses, même quand on est une tempête) s'est déplacé vers l'est et la partie a pu commencer, sous les encouragements de la foule qui, dixit l'analyste Marc-Antoine Godin, portait à droite cette journée-là, soit le côté de Venus Speculum.
Les underdogs encore...

Si les Venus souffraient de l'absence de leur lanceuse-étoile Christine Beaulieu (laquelle avait préféré jouer au théâtre pendant 8 heures consécutives au lieu de venir lancer des balles rapides, chacun ses goûts), les Canons elle, souffraient plutôt d'une surabondance de lanceuses sur le banc, alors qu'Audrey Villiard, dont les genoux avaient flanchés l'an dernier devant l'ampleur de la tâche et Valérie-lanceuse-sub-mais pourtant-dans-l'alignement-pareil s'étaient trouvées des positions alternatives, puisque c'est Line Nault qui trônait fièrement au monticule.
Ce fût d'ailleurs un choix payant pour les Canons puisque Line et son sourire en coin n'ont accordé aucun but sur balle de toute la partie.

Les Venus, qui commençaient au bat, ont conclu leur 1ère présence au bâton avec un petit point, juste assez pour se dire que la game était commencée. Geneviève Perron au 2e, Dottie en personne s'élance avec le bâton flammes de feu. C'est un double au champ gauche, la Perron rentre et voilà le Venus Speculum (toujours selon M. Godin) inscrit au tableau. Yé.
Au tour des Canons de s'installer au bâton et Geneviève Albert de faire de même au monticule.
Première frappeuse: Anaïs Favron. Premier pitch: elle envoie la balle valser loin loin loin au champ gauche toujours. Ouille.
Carolina, voltigeuse de gauche n'en finit plus de courir vers la balle et Anaïs de courir sur les buts. C'est loin, très loin, est-ce un circuit? Fiou. Seulement (seulement...) un triple. Et ça fait mal. Quel coup pour partir la game et casser les genoux de l'adversaire.
Et rien pour mettre en confiance une lanceuse un peu stressée (on le serait à moins). Comme de fait, par la suite, ce sont les buts sur balle 100% non intentionnels qui se sont accumulés. L'arbitre C. Laurence était strict en plus, il ne laissait rien de gratuit à la pauvre Gen Albert, qui a fait, comme on dit dans le milieu, un Villiard. Comme quoi, ça arrive même aux meilleures. En fait, surtout aux meilleures, parce que sinon, on s'en aperçoit pas.

5 points plus tard pour les Canons et une manche à oublier pour les Venus, elles étaient de retour au bâton, le moral un peu à plat avec l'idée que la game allait être longue.
C'était sans compter sur l'as caché dans la manche 3/4 des VS: la revenante Myriam Beauchemin, lanceuse étoile de la première saison et demie des filles tricolores, qui avait été sortie, pour les besoins de la cause, de son congé de maternité. Elle frappe fort, elle lance bien et ne connaît pas le sens du mot pression. Bref, un atout incroyable pour les VS.
Dès son arrivée au monticule, les choses ont changé et le moral est revenu. Solide comme le roc après plus d'un an sans jouer, la joueuse Beauchemin a remis tranquillement l'équipe dans le droit chemin et l'ambiance est revenue au banc et le stress a grandi chez les Canons, qui étaient néanmoins contentes de jouer un match avec de l'enjeu.

Les beaux jeux se sont multipliés, notamment un jeu surprise au marbre sur une course audacieuse de la joueuse Gentiane Paquin qui s'est soldé par un solide contact avec la receveuse Gary. Le verdict de l'arbitre: elle est sauve dans sa roulade. Qui l'eût cru. Une merveille de cascade.
Gary s'est d'ailleurs vengé en bousculant Dottie plus tard dans la partie lors de l'échange du casque gluant de catcheuse.
Grande brute va...

Mais les Canons continuaient toujours de mener par quelques points, gardant un tout petit bras de distance entre elles et les VS. Rien d'insurmontable, mais une avance tout de même. Et Line Nault continuait inlassablement à lancer des grosses prises, régulière comme un fromage suisse, comme le dit l'expression consacrée. Mais au moins la partie redoutée avait bel et bien lieu.

Début de 7e.
Les Canons mènent 9 à 6. Venus Speculum doit absolument faire 3 points pour espérer au moins finir la manche. C'est possible, mais difficile et les VS arrivent dans le bas de leur alignement. La demande de Myriam Beauchemin à la manche précédente de frapper longtemps puisqu'elle devait allaiter son bébé n'a été respectée qu'à moitié et les filles en bleu-blanc-rouge se retrouvent en position difficile.
Un retrait.
Deux retrait.
Une fille au premier but qui n'ose pas trop voler puisque Maripierre Gary D'amours a prouvé qu'elle pouvait retirer ça d'un simple coup de poignet. La pauvre Lily Thibeault qui fêtait ce jour-là son anniversaire se présente au bâton, la mort dans l'âme. Ça allait effectivement être sa fête au marbre. Un peu trop de pression sur les épaules de la frêle joueuse recrue. Personne n'aurait voulu être à sa place...
Une prise, deux prise, trois prise, retirée la belle brune et c'est la victoire pour les Canons extatiques d'avoir finalement remporté ce duel reproduit par 2 fois.
Elles la méritent bien cette victoire, elles étaient bel et bien les plus fortes sur le terrain cette année et Line Nault repart avec la casquette Podium Sport de la joueuse du match, une casquette laide, mais bien méritée par l'as lanceuse.

Le Venus Speculum termine donc cette saison sur la deuxième marche du podium, un brin déçu, mais avec des filles quand même heureuses de la qualité du spectacle offert et du plaisir vécu à jouer cette finale enlevante.

Vous pourrez même, si vous vous êtes rendus à la fin de ce post interminable pour le savoir (ce dont je doute, même moi j'ai pas le goût de me relire), écouter un reportage radio réalisé sur la finale par Barbara-Judith Caron pour le compte du Sportnographe, ce vendredi 4 septembre à 19h sur les ondes de la radio d'état, rien de moins. Et je parle de Radio-Canada, pas CKAC.

Sur ce, mesdames et messieurs, encore une belle saison de terminée pour la Ligue en jupon. Celle qui vient en sera peut-être une de changement. Ou de statu quo. On n'a pas encore décidé.
Je vous en reparlerai en temps et lieu.

Alors comme dirait le père de Francis Piquette, j'ai pu rien à faire icitte faque je crisse mon camp. Je range ma mitte et je pars dans le nord. Amusez-vous pendant mon absence.

Dottie, qui vous aime, même quand a n'en a pas l'air.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Sarah pour ce compte-rendu! Et merci pour ce blog que je lis religieusement après chaque game.

Isa des BB.

Cybèle a dit…

Merci pour le beau commentaire Dottie. C'est presque comme si j'y étais et ça, ça fait plaisir, parce que moi, ça m'a fait vraiment chier de ne pas y être. Ne manquait que les prix pour un compte rendu comme si vous y étiez